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Artemisia : une tisane contre le paludisme ?

Un réseau associatif plaide pour la culture de plantes qui seraient plus efficaces que le traitement de référence. Les études sont préliminaires et ce recours à une médecine traditionnelle se heurte à la défiance.

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Publié le 24 avril 2018 à 09h00, modifié le 25 avril 2018 à 20h43

Temps de Lecture 38 min.

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Culture d’« Artemisia annua ».

« Près de la moitié de la population mondiale est exposée au risque de paludisme, estime l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La maladie a entraîné 445 000 décès en 2016 : 90 % des cas sont survenus en Afrique, ainsi que 91 % des décès. » En 2016, 216 millions de personnes ont contracté la maladie dans le monde, soit 5 millions de plus que l’année précédente, et un retour au niveau de 2012.

La mobilisation générale est donc le mot d’ordre en ce 25 avril, journée mondiale de lutte contre la maladie. Pour contrer cette infection parasitaire véhiculée par des moustiques, l’Artemisia annua, plante de la famille des armoises, sert aujourd’hui de base aux traitements pharmacologiques antipaludéens.

Utilisée dans la médecine chinoise ­depuis plus de deux mille ans, elle contient un principe actif, l’artémisinine, dont l’identification a valu le prix Nobel de médecine à la Chinoise Tu Youyou en 2015. Désormais les ACT (Artemisinin-based Combination Therapy), combinaisons thérapeutiques à base d’artemisinine, sont considérées comme les médicaments les plus efficaces, mais ils peinent à endiguer la maladie sur le continent africain, faute d’accès au soin.

Infusions ou décoctions de feuilles et tiges

Dans ce paysage thérapeutique complexe, un réseau international de scientifiques et de médecins (africains, américains et européens) liés à l’association française et philanthropique La Maison de l’artemisia, tente depuis quelques années d’ouvrir de nouvelles pistes, en revalorisant les feuilles sèches d’Artemisia annua et d’Artemisia afra pour lutter contre le paludisme. Selon eux, les deux plantes auraient des principes actifs plus riches et encore plus efficaces lorsqu’elles sont utilisées en polythérapie sous forme naturelle – infusions ou décoctions de feuilles et tiges – pour éliminer les parasites du genre Plasmodium, responsables de la maladie.

Cette position atypique suscite un débat au sein de la communauté scientifique et à l’OMS. Un débat qui met en jeu à la fois les conceptions de ce que doit être une médecine moderne, la place que peut y prendre la « tradition », le coût de développement des médicaments, la valeur de la preuve scienti­fique, les arcanes onusiens, le poids relatif des ­acteurs de la lutte contre le paludisme…

Paillage d’un champ d’« Artemisia annua » dans une ferme agroécologique de La Providence, au Bénin.

Commençons par un argument d’apparence imparable en faveur de la phytothérapie. Un essai clinique mené en 2015 sur 1 000 patients en République démocratique du Congo (RDC) aurait montré que l’Artemisia annua ou sa cousine afra prises sous forme de tisane ont eu un taux d’élimination parasitaire de 99,5 %, alors que l’ACT Artesunate-Amodiaquine a pour sa part atteint 79,5 %.

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